Afin d'épauler notre style d'association militante, offensive, pour défendre le droit des professeurs à être véritablement reconnus comme cadres de catégorie A, puisque recrutés avec un Master2, pour mettre fin à l'infantilisation dont ils font l'objet par leur hiérarchie qui les bloquent souvent dans leurs projets de reconversion à coups de nécessités de service, nous avons fait appel à l'excellent illustrateur LASSERPE, pour évoquer, à peine exagérées parfois, ce qui peut arriver aux professeurs au cours de l'exercice du "plus beau métier du monde".
Le plus beau métier du monde, c'est celui dont on ne vous empêche pas de repartir, ce qui n'est malheureusement le cas pour le métier de professeur en France, puisque les DASEN bloquent souvent des demandes de disponibilité, de détachement, de démission, de rupture conventionnelle.
Résultat ?
Le système exige à l'entrée un master2 et un CRPE, un CAPES ou une AGREGATION et traite les professeurs BAC+5 comme s'ils étaient des sous-fifres, des cadres C, en leur refusant leur droit à disposer d'eux-mêmes.
Nous publierons de nombreux témoignages en 2023 sur ces refus multiples qui empoisonnent véritablement la vie de milliers de professeurs, chaque année.
Si l'Education nationale veut redonner de l'attractivité au métier de professeur, ce n'est certainement pas en bloquant autant de projets de reconversion.
Professeur ne sera plus le métier d'une seule vie, ce n'est pus possible avec 43 annuités pour une retraite à 64 ans d'âge légal, et une décote de 5 x 5% pour ceux qui n'auront pas le courage, la santé, d'enseigner jusqu'à leurs 67 à 69 ans, puisque le Master2 les aura obligés à entrer dans ce métier vers leurs 24 à 26 ans.
Il est anormal que les nécessités de service perdurent en infantilisant à ce point des adultes intelligents, payés bien moins que n'importe quel cadre A administratif, et nettement moins bien payés qu'en entreprise à niveau égal de diplôme.
Mouvements de mutation quasi bloqués, barèmes délirants impossibles à obtenir, professeurs mutés en début de carrière dans les académies de Créteil et de Versailles pour les 2/3 des lauréats du Capes et de l'Agrégation...dont ils ne repartiront au mieux que 10 à 15 ans plus tard...
Refus de détachements, de disponibilité pour convenances personnelles, refus de démission, refus de rupture conventionnelle... ils se multiplient toujours, la GRH de proximité n'a pour l'instant rien changé, c'est juste une vitrine.
L'Education nationale a du mal à réformer ses procédures et à faire comprendre à ses Recteurs, Dasen et chefs de division que pour arriver à redonner de l'attractivité au métier de professeur et en attirer de nouveaux, il faut savoir laisser partir les anciens, ceux qui en moyenne au bout de 8 à 10 ans, veulent repartir vivre autre chose.
Professeur est devenu un métier difficile, avec la montée de l'inflation, de la précarité, de la crise sociale en France. Les parents sont devenus procéduriers, leurs enfants manquent parfois de respect aux professeurs, et ne sont pas sanctionnés comme ils devraient l'être, avec plus de fermeté.
Beaucoup de professeurs ne se sentent pas respectés, doivent "prendre sur eux" avec des chefs d'établissement qui ont peur de remonter les incivilités à leur hiérarchie, de crainte de ne pas obtenir ce beau poste ou cette belle prime qu'ils convoitent, de peur d'être considérés comme de mauvais chefs d'établissement.
Georges FOTINOS nous a bien montré récemment par toutes ces études, que la pression sur les cadres de direction, et d'inspection, par les hauts fonctionnaires qui les pilotent, est énorme.
Comment ce système peut-il continuer d'attirer, en semant partout la souffrance au travail, avec 62 médecins du travail seulement en 2023 pour 867.000 professeurs, et la promesse désormais de fins de carrière pénibles, avec un âge légal obligatoire de départ en retraite de 64 ans au minimum ?
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