· 

Professeur, que choisir: démission, IRC, ... ?


Professeur, tu as envie de faire autre chose, mais tu hésites ?

 

C'est normal: tu dois tenir compte d'abord de ta situation personnelle, sans céder aux sirènes des coachs de "quitter ta zone de confort". Car le statut de fonctionnaire ou assimilé fonctionnaire assure "la sécurité de l'emploi". Cela reste vrai, mais avec le papy boom, de plus en plus de collectivités locales et d'entreprises ont du mal à recruter, et cela va durer au moins jusqu'en 2045.

 

Cette année 2022-2023 est particulière: elle signe le retour à une inflation très élevée, jamais vue dans ces niveaux depuis 1983 en France, bien avant la mise en place de l'Euro et des critères de la BCE qui devaient assurer la stabilité monétaire.

 

Elle est plus importante en Zone Euro où les 10% ont été dépassés fin octobre, qu'en France où le Gouvernement a fait le choix d'un "bouclier tarifaire" qui continue de creuser l'endettement de l'Etat, qui dépasse les 3.000 milliards d'euros en 2022. Le déficit budgétaire de la France s'aggrave depuis 1974, sans discontinuer. 

 

Fin 2022 et toute l'année 2023, les ménages les plus fragiles vont "dérouiller", tellement les prix alimentaires, de l'énergie, les feront souffrir, obligés de se recentrer sur l'essentiel: se loger, se chauffer, manger, avoir un travail, dormir. Tant que les températures demeurent douces, tout va bien.

 

Lorsque les températures se réduiront, ce sont toutes les entreprises qui vont souffrir de l'augmentation de leurs charges énergétiques, et qui n'auront pas les moyens d'augmenter leurs salariés, qui souffriront de l'inflation. Un sacré engrenage, où chacun va réduire ses dépenses, notamment celles qu'il estime superflues, non urgentes, celles qu'il peut repousser.

 

Des centaines de milliers de petits entrepreneurs vont souffrir, voir leur chiffre d'affaires se réduire inexorablement, puisque les ménages auront les yeux rivés sur l'augmentation des prix, et leur priorité qui est de payer leur loyer, leurs charges, pour ne pas se retrouver à la rue, pendant que ceux qui auront emprunté, auront peur d'un krach immobilier qui réduirait la valeur de leur achat de maison ou d'appartement bien en-dessous du montant qu'ils ont emprunté.

 

Les classes d'âge qui partent en retraite sont trois fois plus nombreuses actuellement que celles de la période 2000-2016, et au moins jusqu'en 2035, puis elles seront toujours 2 fois plus nombreuses que sur 2000-2016 sur la période 2035-2045.

 

Avec le retour de l'inflation, ceux qui s'approchent de la retraite vont lourdement hésiter:

- partir en retraite et voir leur revenu mensuel diminuer de 25% à 50% selon que la personne a réalisé ou non toutes ses annuités ?

 

- rester travailler pour conserver son revenu mensuel réduit du taux de l'inflation galopante ?

 

Seuls ceux qui ont de l'épargne, mobilière, immobilière, ou liquide, pourront partir sereins en retraite. 

 

Toutefois nous entrons par la démographie, dans une période de plein emploi qui ne devra pas grand chose aux maintes politiques publiques destinées à augmenter le nombre d'emplois, puisque cela va se faire naturellement.

 

C'est pour cette raison que depuis 2019 le Gouvernement cherche en vain pour l'instant à faire voter une réforme d'allongement des carrières, que seuls nos politiques souhaitent, alors qu'ils devraient procéder par référendum pour s'assurer que la majorité du peuple souhaite réellement ce qu'ils cherchent à imposer par un "49.3".

 

Ceci étant, il faut que toi, professeur dont le pouvoir d'achat se réduit depuis 30 ans, tu analyses la situation: il y a un grand risque que tu doives travailler plus, plus longtemps.

 

Est-ce le bon moment de démissionner, de demander ton IRC ? C'est difficile de savoir combien d'années cette inflation va durer. La crise sanitaire a déséquilibré le commerce international, et la guerre en Ukraine a accru la déstabilisation des marchés, avec une crise énergétique pire que celle née de la Guerre du Kippour en 1973, qui avait alors alimenté la spirale inflationniste.

 

Le Ministre de l'Education nationale a promis une revalorisation des salaires des professeurs seulement pour la rentrée 2023 qui serait de l'ordre de 10%, mais si tu lis comme nous les actualités, tu peux déjà te rendre compte que fin octobre 2022, l'inflation est à 6,2%, ce qui signifie que dans 11 mois, il y a fort à parier qu'elle ait dépassé les 10%, et que ta revalorisation ait fondu comme neige au soleil avant même d'être versée. D'autant plus que pour l'instant, tu ne seras pas concerné si tu as plus de 10 ans d'ancienneté !

 

Le timing choisi par le Gouvernement est mauvais. Le Ministre de l'Education nationale a pris le risque de décevoir massivement les professeurs, en attendant qu'ils souffrent d'abord de la crise économique, dans la perspective qu'ils finissent par accepter tout ce qu'on leur propose comme tâches complémentaires, pour quelques miettes de plus.

 

Pourtant l'enquête de la DEPP parue en octobre 2022 est claire, portant sur 62.000 personnels de l'Education nationale:

- ils sont insatisfaits de leurs conditions de travail 

- ils sont très insatisfaits de leur rémunération

- Ils sont très insatisfaits de leurs perspectives professionnelles

- Ils sont dans un état d'épuisement élevé, plus prononcé dans le 1er degré que dans le 2nd degré

 

Le Café Pédagogique le résume bien: "la crise d'attractivité du métier enseignant ne risque pas de cesser".

 

Il y a eu cet espoir de te voir proposer de "nouvelles missions rémunérées", mais lorsque le Ministre a sorti, avant de se démentir, "surveiller les récréations" pour les professeurs des écoles, tu es tombé(e) de tes illusions sur la nature des "missions" que toi, diplômé(e) d'un Master2, Cadre Pédagogique payé(e) 2 fois plus si tu étais parti(e) travailler dans le Privé, on te fera faire.

 

Alors que faire après professeur, si tu y penses cette année ?

 

Tu as plusieurs possibilités et nos portails permettent de bien te renseigner:

 

1) Réaliser une mobilité interne :

* en mise à disposition: ces postes administratifs sont rares, avec des contrats courts d'un an, parfois renouvelables, mais c'est difficile d'y rester longtemps.

 

* en détachement (réservé aux fonctionnaires) : les postes administratifs sont rares, très prisés tu t'en doutes car certains contrats peuvent atteindre 3 ans renouvelables, et les professeurs qui y sont recrutés on tendance à s'y accrocher comme une bernique à son rocher. Le record d'un professeur en détachement a été de 37 ans, quasiment toute sa carrière.

 

Sur ces postes tu seras toujours fonctionnaire, sans possibilité de t'intégrer définitivement, sauf si ta hiérarchie te propose un "concours réservé" (en gros, le concours s'adresse à peu de personnes, et le profil de poste est conçu selon ce que tu accomplis déjà, et tu as un maximum de chances de l'obtenir, même s'il demeure possible qu'un candidat externe prenne ta place).

 

* par concours (2% d'une classe d'âge de professeurs pourra devenir Cadre d'inspection, de direction ou d'administration, c'est très peu). Tu feras une très belle carrière, fonctionnaire loyal d'une hiérarchie qui attendra beaucoup de toi, et te rémunèreras en conséquence avec de belles promotions, des primes, des médailles, des stages de formation à l'étranger, etc. Tu n'auras plus le temps de t'occuper de tes enfants, tu devras déménager chaque fois que ta hiérarchie t'affecte dans un autre département ou une autre académie, c'est la contrepartie. Tu pourras te faire affecter à l'étranger dans les Dom-Tom ou dans un pays francophone, sur des fonctions souvent très intéressantes.

 

2) Réaliser une mobilité externe:

* par disponibilité pour suivi de conjoint: on ne peut pas te la refuser. On te donne le truc, c'est le plus simple pour être assuré(e) de réussir cette mobilité avec un préavis de 2 mois à tout moment de l'année: 

 

=> Soit ton conjoint est professeur, et l'un de vous deux demande sa mutation et l'obtient. L'autre peut alors obtenir sa disponibilité de droit.

 

=> Soit ton conjoint n'est pas professeur, et l'un de vous deux demande sa mutation dans l'un des départements voisins. L'un des deux fera un peu plus de route, mais cela permettra la disponibilité de droit.

 

* par disponibilité pour élever un enfant de moins de 12 ans, de droit, avec préavis de 2 mois à tout moment de l'année. Depuis que la limite supérieure est passée de 8 ans à 12 ans, beaucoup de professeurs ont saisi cette facilité, car elle permet de travailler à mi-temps en parallèle. Et de commencer à se projeter vers une éventuelle IRC ou démission, si l'activité que tu réalises pendant le mi-temps possible, te permet d'espérer en faire ta reconversion.

 

* par disponibilité pour convenances personnelles. C'est la moins facile à obtenir puisque liée à la bonne volonté de ton administration, notamment du Chef de Division DPE et du DRH, qui ont pour mission première de "tenir les effectifs" et de s'assurer qu'il y aura bien à la prochaine rentrée, et tout au long de l'année, "un professeur devant chaque élève". Il est donc fréquent que ta demande se voir opposer une "nécessité de service" bloquante. Et si tu t'es formé(e), que ton projet est prêt, c'est rageant, c'est déprimant. Et si tu n'obtiens pas gain de cause par un recours gracieux (que ne font pas les syndicats, car n'oublie pas qu'ils ont tout intérêt à te garder dans ton poste, puisque tu feras toujours partie de leurs adhérents, et que tous les 5 ans, ils compteront sur toi pour continuer de voter pour eux, ce qui leur octroie un certain ,nombre de décharges pour leurs élus qui ont fait de cette activité leur seconde carrière. CQFD).

 

* par démission simple: si tu as moins de 10 ans d'ancienneté, c'est ce que nous te conseillons, au lieu de la rupture conventionnelle. Démissionner sans contrainte te permet de retravailler pour l'employeur de ton choix, public ou privé, dès le mois suivant. Les départs en retraite libèrent des centaines de milliers d'emplois dans la fonction publique territoriale, et tu as certainement envie de trouver un poste dans ta commune de résidence, ou limitrophe, plutôt que d'obtenir un nouveau concours qui va te parachuter en banlieue parisienne dans 75% des cas ?

 

* par rupture conventionnelle: si tu as un projet de rebondir comme salarié(e) ou de créer ton activité, un pécule sera le bienvenu. Mais ne crois pas au Père Noël, le DRH et le Directeur des Affaires Financières (DAF) de ton académie, n'en sont pas/ Ils ont un budget très serré à tenir, et l'Indemnité pour Rupture Conventionnelle n'est pas leur priorité loin de là. Tu as les meilleures chances de l'obtenir si ton projet est solide, que tu as déjà financé par toi-même ta formation qui te permettra cette reconversion à laquelle tu aspires, et si tu as entre 10 et 20 ans d'ancienneté. Au-delà, si tu l'obtiens, ce sera un exploit, un miracle, vraiment, car avec plus de 20 ans d'ancienneté, ton indemnité coûtera cher à une académie qui préfère accorder une dizaine d'indemnités de 5.000,00 € à 20.000,00 € maximum chacune, que d'en accorder 1 à 3 seulement à plus de 30.000,00 € chacune.

 

La rupture conventionnelle est assez contraignante, puisque tu ne peux retravailler pour l'Etat, même comme contractuel(le) qu'en remboursant l'indemnité accordée, dans les 2 ans qui suivent ton recrutement. Mais tu peux obtenir une Allocation de Retour à l'Emploi (qui en 2021 était de 57% de la moyenne de tes 6 derniers mois de salaire brut). Ton DRH le sait bien: tu risques de lui coûter le double de l'indemnité versée, donc il y regarde à deux fois, comme on dit.

 

Voilà. nous avons fait le tour pour les possibilités de faire autre chose.

 

A toi de te décider maintenant !

 

Si tu restes enseigner, il faudra que tu continues d'aimer ton métier, entre deux périodes de vacances jusqu'à tes 65 à 69 ans, puisque la vie active ne cesse de s'allonger au fil des réformes.

 

Ceux dont on a exigé un Master2 + concours ont commencé à enseigner en moyenne vers 24/25 ans, et avec 43 à 44 annuités à travailler, doivent s'imaginer travailler jusqu'à 67 à 69 ans, sauf à amputer leur pension des 5 dernières années comptant chacune pour 5%, une parfaite injustice des réformes de nos politiques si attentifs à notre niveau de vie après avoir travaillé si longtemps...

 

Tu dois être conscient(e) que nous sommes toujours dans cette société qui considère dans le privé que tu es "junior" jusqu'à tes 29 ans, et que tu deviens "senior" ensuite. Que nous sommes depuis la fin des années 1980 dans cette société qui pousse les salariés de 50/55 ans vers la porte, pour recruter de plus jeunes, plus dociles, que l'on paiera moins: que du bénéfice pour chaque entreprise, et même pour chaque administration.

 

Cela t'explique que si tu rêves d'un poste administratif alors que tu as dépassé tes 40 ans, dépêche-toi de passer un autre concours administratif, car entre 40 et 50 ans tu auras beaucoup moins d'énergie qu'avant pour obtenir un concours. D'autant plus qu'en être lauréat signifiera dans la majorité des cas un nouveau déménagement, que n'appréciera peut-être pas ton conjoint, surtout s'il est artisan ou commerçant ou profession libérale et que toute sa vie dépend de la clientèle qu'il a su fidéliser dans la commune ou le département où vous vivez.

 

Si tu as envie de quitter le métier de professeur, compare bien tous les avantages et inconvénients de toutes les possibilités.

 

Dans une société affectée par le papy boom, la sécurité de l'emploi ne deviendra plus un critère important, puisqu'elle sera dominée par la flexibilité des parcours de carrière, avec des candidats qui négocieront leur salaire, leurs avantages sociaux, leur temps de travail, leur télétravail... ce que toi, tu n'as jamais pu faire, puisque, professeur, tu as très peu d'avantages sociaux, tu ne peux pas télétravailler, tu ne choisis pas tes horaires de travail puisqu'imposés chaque année par un nouvel emploi du temps, tandis que tu ne peux pas négocier, quel que soit ton investissement professionnel, ta rémunération.

 

Tu peux donc décider de te contenter de ce que tu as, actuellement, en évitant le risque de tomber dans une routine sclérosante, en réalisant chaque année de nouvelles formations, de nouveaux projets, ou en décidant de réaliser un cumul d'activité pour te changer les idées.

 

Cumuler plusieurs activités, une solution à la pénibilité d'une carrière de plus en plus longue ?

 

Tu l'a remarqué: sauf si tu as un enfant en bas âge, il devient difficile d'obtenir un temps partiel ou un mi-temps pour réaliser un cumul d'activité soumis à autorisation.

 

AIDE AUX PROFS a abandonné l'idée d'accompagner des projets de cumuls d'activité soumis à autorisation depuis que le nouveau Code Général des Fonctionnaires est entré en application le 1er mars 2022, car les refus seront de plus en plus nombreux. L'administration préfère multiplier les contraintes que d'assouplir ses règles. Ces 809 articles initiaux, devenus fin octobre 1.265 articles, seront 1.400 articles d'ici le 1er janvier 2023, et déjà nous avons remarqué un fort durcissement des conditions d'octroi selon les activités, et le lieu où tu souhaites exercer. Cela s'appelle la "déontologie du fonctionnaire".

 

Si tu veux réaliser du soutien scolaire dans ta commune de résidence en autoentrepreneur, c'est fini: tu seras soupçonné(e) de conflit d'intérêt, et ce sera refusé. Tu as tout intérêt à réaliser comme les étudiants cette activité ponctuellement par petites annonces, sans chercher à devenir auto-entrepreneur, statut qui, rappelons-le, a été créé parce que les sénateurs s'étaient émus de tous ces petits boulots nés de l'essor d'internet, qui permettaient à des travailleurs énergiques et imaginatifs de gagner plus, sans payer de charges sociales ni d'impôts à l'Etat.

 

Tu as beaucoup de possibilités d'augmenter tes revenus sans qu'il soit besoin de demander une quelconque autorisation à ton administration.

 

Les Référents Déontologues nommés dans chaque académie vont être chargés d'étudier finement les demandes, et comme il y en a beaucoup, les délais vont s'allonger. Les déceptions des professeurs seront multiples, car beaucoup de projets de cumuls qui avaient été permis entre 2011 et 2021, ne le seront plus.

 

Les Référents Déontologues sont des juristes qui vont raisonner sur le fond, pas sur la forme. N'attend aucune sensiblerie de leur part, ils vont raisonner sur le droit, et rien que le droit, contenu dans le CGFP (Code Général de la Fonction Publique) qui a unifié les textes (Lois et Décrets) pour les 3 Fonctions Publiques (FPE, FPT, FPH) depuis 1905.

 

Tous les textes que tu connaissais jusqu'ici sont caduques, abrogés, tu peux le vérifier toi-même sur LEGIFRANCE. Quand tu liras une Loi quelconque concernant les professeurs, un Décret quelconque concernant le statut ou la mobilité, etc, tu verras sur LEGIFRANCE, où paraît chaque Journal Officiel de la République Française, qu'une majorité a été abrogée.

 

Donc tout ouvrage qui cite les anciens textes, présente des informations caduques et risque de t'induire en erreur. Les ouvrages de Rémi BOYER, pour ne citer que lui, contiennent beaucoup de références à des lois et à des décrets, et il faudra maintenant qu'il actualise ses ouvrages, pour citer les bons articles contenus dans les sections des chapitres des titres des Livres du CGFP. Tout ouvrage qui cite les numéros de Lois et Décrets avant le 1er Mars 2022 sera à prendre "avec du recul", le temps que la personne actualise le contenu de son ouvrage. C'est phénoménal comme travail.

 

Tu comprends maintenant ce grand bouleversement à l'oeuvre: tout ce que tu lis sur les réseaux sociaux au niveau des Lois et Décrets cités est caduque. Il faut maintenant raisonner à partir du libellé des nouveaux articles.

 

C'est la raison pour laquelle nous avions stoppé de mi-février 2022 au 15 juin 2022 nos adhésions, le temps d'étudier ce CGFP de manière approfondie. Tu trouveras ici toutes les modifications.

 

DICO MOBILITE

 

AVANTAGES FONCTIONNAIRES

 

INCONVENIENTS FONCTIONNAIRES

 

 

La gestion de ton patrimoine personnel et intellectuel ne relève pas d'une autorisation de cumul:

 

* achat et location de logements et garages ou parkings, jusqu'à créer avec des amis ou en famille, une SCI (Société Civile Immobilière).

 

* investir dans la société d'un ami ou d'un conjoint en lui achetant des parts sociales ou investir dans des SCPI, ce qui te permettra si la société l'a prévu, de toucher des dividendes une fois par an, et au moins de voir tes parts sociales prendre de la valeur au fil du développement de l'entreprise. La système de la SASU est très bien dans ce cas-là.

 

* création de gîtes et chambres d'hôtes (qui doivent alors être sur ta propriété, sinon tu deviens marchands de bien, et c'est interdit),

 

* achat d'antiquités en attendant qu'elles prennent de la valeur pour les revendre 10 à 40 ans plus tard, sans que ce soit une activité régulière donc. Tu ne fais qu'investir, en collectionnant ce qui te passionne.

 

* investissements en bourse avec un compte titres non lié à des systèmes bloqués comme les PEA, les PER ou les assurances-vie. Si tu es malin, que tu sais bien analyser les données géopolitiques et bien suivre l'évolution quotidienne des marchés financiers, tu peux espérer gagner. Mais en bourse, les gains ne sont jamais garantis, "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel", "à un moment il faut redescendre de la montagne" et "il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier". La bourse, ce sont des hauts et des bas, pour investisseur averti, qui sait qu'il peut gagner, mais qu'il doit être conscient aussi qu'il peut perdre son capital virtuellement. "Pas vendu, pas perdu", dit-on. La bourse est une école de patience, et d'anticipation, d'analyse, de perspicacité.

 

* pratique d'une activité artistique (peinture, musique, sculpture, écriture, etc) et ateliers de cours s'y rapportant, dès lors que c'est bien relié à l'activité artistique.

 

* création et développement d'une association loi 1901, où tu seras bénévole (mais tu verras, c'est captivant, et t'apportera une excellente santé physique et intellectuelle, qu'aucun emploi ne te donnera sur le long terme).

 

* création d'une marque affectée à un service quelconque qui te passionne, pour ensuite vendre des licences de marques (la marque est une propriété intellectuelle, si ta marque est connue, tu peux en vendre l'usage sous forme d'une location annuelle)

 

... et plein d'autres possibilités dont personne ne te parle, car tout le système est axé sur ce tout ce qui peut être interdit.

 

Ce qui est sûr, c'est qu'il deviendra de plus en plus difficile, dans le contexte de la pénurie de professeurs, d'obtenir un temps partiel ou un mi-temps pour créer une auto ou une micro-entreprise, et pour réaliser un cumul d'activités privées.

 

Clairement, le contenu de ces 1.400 articles montre un retour au XIXè siècle, à la IIIè République, en mettant la priorité sur l'emploi principal du fonctionnaire, et ce sont avant tout les cumuls d'activités publiques qui resteront assez faciles à obtenir.

 

L'époque extraordinaire où un professeur titulaire pouvait créer une entreprise tout en enseignant, va être fortement bousculée par ces 1.400 articles, et le travail des services RH va s'en trouver profondément surchargé.

 

Nous nous sommes rarement trompés dans nos analyses depuis 16 ans.

 

CGFP du 1er mars 2022 complété jusqu'au 31 décembre 2022

Télécharger
Souffrir d'enseigner... Faut-il rester ou partir ?
Les auteurs de cet ouvrage ont décidé de le diffuser gracieusement, ayant repris leurs droits d'auteur, puisque non payés par l'éditeur initial depuis 6 ans.
R.BOYER_J-M.HORENSTEIN_Souffrir d-enseig
Document Adobe Acrobat 3.5 MB

Écrire commentaire

Commentaires: 0