TRES IMPORTANT !
Les professeurs ne sont pas grands lecteurs des lois, décrets, arrêtés et circulaires. Ils préfèrent poser leurs questions à leur syndicat pour obtenir la réponse attendue, espèrent-ils, ou s'en remettre à des inconnus qui leur semblent compétents sur les réseaux sociaux pour leur donner la bonne réponse.
Dans ce second cas, c'est une grave erreur, car un individu qui répond sous un pseudo et qui affirme certaines choses, ne sera plus là en cas de problème, il aura changé de pseudo, en général, ou aura supprimé son compte en ligne.
Professeur, attention à ceux qui affirment sur les réseaux sociaux de véritables bêtises, et t'induisent en erreur
Après avoir parcouru plusieurs groupes privés sur Facebook portant sur la reconversion des professeurs, en-dehors de notre page publique (et où tous le commentaires le sont aussi), nous nous sommes aperçus que bon nombre de ceux qui répondent aux professeurs ignorants des textes sur leurs droits et devoirs, agissent sous pseudo, et que certains affirment des choses complètement erronées. Il est souvent difficile d'obtenir une réponse adéquate, et ça, personne ne sait si elle l'est vraiment sauf lorsque plusieurs spécialistes des textes ont la chance de se trouver en même temps dans la conversation, ce qui est très rare. Et encore faut-il que ces personnes aient pu prouver qui elles étaient, pour pouvoir affirmer qu'elles sont compétentes pour répondre.
Sur les réseaux sociaux beaucoup agissent en parfaite impunité - le pensent-ils/elles - avec un pseudo, affirmant des horreurs comme :"si on te refuse ta démission, fais un abandon de poste, et barre-toi de là !".
C'est l'un des pires conseils que nous croisons très (et trop) régulièrement.
L'abandon de poste n'est pas anodin.
Il te permettra certes quelques mois plus tard, en ayant forcé la main de l'administration, de signer ta démission, mais tu auras été considéré(e) auparavant pour un individu qui manque totalement de savoir-vivre, de loyauté, donc en "insuffisance professionnelle".
Et n'espère pas, après cela, représenter un jour ta candidature dans quelque ministère que ce soit, comme contractuel, ou en représentant un concours. Les administrations croisent maintenant ce type d'information.
Tu te priveras alors de 6,5 millions d'emplois, soit 24% de la masse, quand même. C'est dommage.
L'abandon de poste ne te permettra pas de toucher une éventuelle Allocation de Retour à l'Emploi, alors qu'en démissionnant normalement, si tu fais partie des cas légitimes, cela sera possible auprès de votre antenne de Pôle Emploi à compter du 4e mois suivant ta démission légalement acceptée par un document qui l'attestera.
Quelles autres bêtises avons-nous lues sur les réseaux sociaux, de la part de professeurs qui affirmaient que c'était possible ?
Voilà le palmarès des mauvais conseils :
1) "En Congé de Longue Maladie ou de Longue Durée, tu as le droit de faire une formation, n'hésite pas !"
=> D'abord ça dépend de l'autorisation de sorties autorisées par le médecin traitant. S'il a coché sur le congé maladie que la personne doit rester chez elle de 9h à 11het de 14h à 16h, seule la formation en-dehors de ces heures sera autorisée. Mieux vaudra prendre éventuellement une formation à distance, mais c'est à éviter. Ne pas confondre congé maladie, et congé formation.
=> Il sera préférable de demander l'accord de l'administration pour cette formation. Car si tu es par exemple en dépression, ou en burn-out, au titre du congé maladie, c'est que c'est une très mauvaise idée de faire une formation, ça ne t'aidera pas à sortir de ton mal-être.
=> A éviter donc. Le CLM et le CLD ne doivent pas être confondus avec des Congés de Formation Professionnelle. C'est une chance que l'administration en Comité Médical, accepte de financer ton salaire si tu es dans l'incapacité d'enseigner, pour des temps parfois très longs. Alors notre conseil est : respecte la loi.
Nous nous apercevons malheureusement que de plus en plus de professeurs attendent de longs mois de savoir si leur CLM sera accordé, et parfois il ne l'est pas, et ils restent payés à mi-temps en Congé de Maladie Ordinaire. C'est souvent le reflet des abus constatés par l'administration, qui préfère accorder le moins possible de CLM. Voilà où conduit l'attitude irresponsable de quelques-uns.
2) "Tu n'as pas besoin d'autorisation de ta hiérarchie pour créer ton autoentreprise, fais-le sans te poser de questions !"
=> Grave erreur. Ceux qui écrivent cela sous pseudo seront injoignables le jour où tu rencontreras, inévitablement, des problèmes pour avoir suivi ce très mauvais conseil.
=> Le fonctionnaire doit demander l'accord de sa hiérarchie pour exercer une fonction lucrative non autorisée par le Code Général des Fonctionnaires, qui plus est créer ce qui sera une entreprise au sens commercial, et si l'administration refuse, il faudra accepter ce refus sans chercher à frauder. Cela fait partie de la déontologie du fonctionnaire que de bien respecter les décisions hiérarchiques.
Malheureusement dans les faits, nous croisons des "solutions utilisées par certains", que nous déconseillons:
- "Fais créer ton autoentreprise par ton conjoint ou un ami"
=> L'autoentreprise est unipersonnelle, c'est le nom de celui/celle qui crée l'autoentreprise, qui est pris en compte par l'Etat. L'autoentrepreneur en titre serait donc coupable de pratiquer du salariat déguisé et non autorisé dans le cadre d'une autoentreprise.
=> Pour développer son entreprise, il n'y a pas pire que de tromper la confiance des gens par un tel système, dès le départ.
- "Mais oui tu peux créer ton entreprise en congé maladie, n'en parle à personne, c'est tout !"
=> Grave erreur, toute entreprise créée, même autoentreprise, est aussitôt publié sur le web sur ces sites: Manageo, Kompass. Il est aisé à l'administration qui a placé un agent administratif ou un professeur en CLM, CLD, ou en Poste adapté, de vérifier ce qu'il en fait réellement.
=> Inutile de tricher. Ton statut de fonctionnaire est une chance, ne joue pas avec pour ne pas le perdre.
- "Si tu veux partir en détachement, il te suffit d'être recruté quelque part, puis tu pars, c'est simple !"
=> Encore des profs qui ne connaissent rien à la gestion des personnels de l'Education nationale.
=> Il faut une demande par la voie hiérarchique pour pouvoir partir, puisque le professeur titulaire de l'enseignement Public (lui seul a droit au statut de détaché) est ensuite versé dans la "29e base", qui est une académie virtuelle de gestion des détachés en France et à l'étranger (emplois AEFE et MAE en général). Il ne peut donc pas de lui-même, s'inscrire dans cette base à la place des services de la DGRH B2-4 nationale.
- "Notre syndicat a déposé un avis de grève pour un mois, mets-toi en grève, tu n'as pas besoin de prévenir ton chef d'établissement !"
=> C'est possible, ok, mais ensuite, quelle réputation auras-tu auprès de ta hiérarchie, y as-tu pensé ?
=> Le jour où tu voudras évoluer professionnellement, tu auras donné la pire image de toi, une personne sur laquelle on ne peut pas compter. Il ne faudra pas t'étonner de ne pas être recruté(e) là où tu aimerais aller.
- "Dis-lui ce que tu penses à cette cheffe d'établissement, si elle ne t'a pas respecté(e) !"
=> Oui mais voilà, dans la Fonction Publique comme dans une autre entreprise privée, ça ne marche pas comme ça. Le salarié est censé respecter son employeur, et faire ce qu'on lui demande de faire.
=> Ce sera vu comme un acte de rébellion, donc de manque de loyauté. N'espère pas obtenir de bonnes classes ensuite, ni un bon emploi du temps et encore moins une promotion.
Voilà donc le palmarès de ce que nous avons pu croiser sur les réseaux sociaux, autant dire que ce n'est pas joli, joli.
Nous avons aussi lu des commentaires de personnes demandant à ceux qui aiment râler "tu enseignes où exactement ?", et le professeur d'indiquer le nom de son établissement, de son département, etc.
Et c'est là que l'engrenage du manque de déontologie à sa fonction commence:
=> Avoir relaté un fait qui s'est produit dans son établissement, dans l'espace publique, alors que tout fonctionnaire doit avoir un devoir de réserve (donc tout cela doit rester confidentiel, sauf cas de harcèlement, et les réseaux sociaux ne se substituent pas à la Justice) sur ce qu'il se passe sur son lieu de travail.
=> Avoir indiqué le nom de son chef d'établissement ou de son inspecteur sur les réseaux sociaux. Le bal des haineux l'aura mis en pièces, bien sûr, il s''en trouvera toujours avec un pseudo pour dire tout le mal possible de la personne.
=> Le professeur qui aura agi en son nom propre sera tout simplement convoqué un jour par sa hiérarchie, et lui sera montré les copies d'écrans de sa conversation sur les réseaux sociaux, même sur "groupe privé". Nous lisons de plus en plus de témoignages de professeurs qui "s'étonnent". Mais c'est parfaitement normal, sauf que sur les réseaux sociaux, c'est nouveau. Critiquer en son nom l'employeur, si ce n'est pas dans la cadre d'une action militante, associative et/ou syndicale, est proscrit.
=> La déontologie du fonctionnaire n'est pas un vain mot. C'est une réalité dans l'espace public, même dans une conversation dans un café. Fais attention autour de toi : qui t'écoute en train de critiquer ton travail, ton supérieur hiérarchique ? Mieux vaut le faire dans un réel espace privé, et pas dans un espace public en réel ni sur les réseaux sociaux.
Parfois certains de ceux qui nous contactent s'étonnent d'être "mal vus par leur hiérarchie", ou "qu'on leur refuse toutes leurs demandes".
=> Il en faut pas chercher autour de soi à quoi c'est dû, mais en soi, dans sa carrière, ses rapports avec ses collègues en salle des profs ou lors d'un stage de formation. Tout ce que vous dites aux autres, peut être rapporté par un collègue qui ne vous veut pas forcément du bien. Et sur les réseaux sociaux, c'est pire: en votre nom propre, vous avez écrit à toute la planète. Ce que vous écrivez peut être partagé, repartagé... et vous ne savez pas à quel endroit cela aboutira.
=> Et de temps en temps sur un groupe "privé" sur Facebook ou sur Instagram, certains professeurs racontent qu'ils ont été "convoqués pour un entretien disciplinaire au rectorat". Voilà, ça peut arriver, et c'est normal. Un employeur est toujours vigilant, si vous ne représentez pas une personne morale (association, syndicat, etc), à votre comportement dans l'espace public.
En conclusion:
Sois positif avec les autres, si tu veux qu'on le soit avec toi.
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