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Professeur devient une étape dans un parcours diversifié


La période de la pandémie du Covid19 montre bien depuis 2 ans que nous venons de passer un cap dans l'approche du métier de professeur. 

 

La génération qui a dépassé 55-60 ans termine péniblement sa vie active, avec la difficulté à envisager une retraite à taux plein s'il faut travailler jusqu'à 41.5 ans à plein temps devant élèves. Beaucoup amputeront leur pension future de quelques-unes des dernières années qui comptent le plus, 5% par an. Eux n'osent plus envisager une démission sèche ou une rupture conventionnelle.

 

La génération des 40-55 ans a bien en tête les difficultés et souffrances du métier pour les avoir vécues personnellement ou en avoir été témoin dans sa vie professionnelle. Cette tranche d'âge est celle du grand questionnement, où tous les rêves de changement demeurent possibles, avec la disponibilité, la cumul d'activités, le détachement, la démission, la rupture conventionnelle, ou les évolutions traditionnelles (perdir, IEN, IA-IPR) proposées par concours interne. Ils devront travailler 44 ans... et beaucoup n'imaginent pas être encore devant élèves vers leurs 70 ans, c'est impossibles avec de petits élèves en Maternelle et Primaire, vers lesquels il faudra souvent se baisser.

 

La génération des 25-39 ans a quelques années d'expérience au moins, et n'a pas envisagé ce métier pour une vie entière. 5 à 15 ans, pas plus. C'est la génération qui oblige la système de GRH de l'Education nationale à changer de logiciel de fonctionnement, à investir, à transformer les comportements de ses personnels d'administration, d'inspection.

 

La génération des 20-24 ans n'a rien à perdre: elle a déjà trop perdu avec le Covid19 et se donne le choix de démissionner aussitôt si le métier de professeur pour lequel elle s'est investie, ne la satisfait pas aussitôt. C'est un profond changement d'époque. La période du Covid19 incite à la mobilité entre fonctions publiques ou vers le privé. 

 

La GRH de proximité déployée depuis 2 ans par l'Education nationale devra nécessiter pendant des décennies de lourds investissements financiers, humains, pour être à la hauteur des enjeux actuels et à venir.

 

Le turn-over va augmenter d'année en année dans le métier de professeur, les académies le pressentent en serrant encore la vis avec leurs "nécessités de service", mais elles créent involontairement une forte répulsion pour ceux qui envisageaient ce métier.

 

Les étudiants et professeurs en parlent beaucoup sur les réseaux sociaux, que ne peuvent contrôler les académies. C'est cela qui a changé la donne: l'Education nationale ne peut plus contrôler la parole des professeurs et cacher sous son grand tapis (pas de vagues) ce qui ne fonctionne pas. Les réseaux sociaux lui rappellent qu'elle doit exiger de chacun de ses personnels d'encadrement une attitude irréprochable envers les professeurs qu'ils sont chargés d'accompagner dans leurs difficultés et dans leur parcours de carrière.

 

Un métier où il est si facile d'entrer et si difficile de repartir quand on en a envie, ça n'attire pas.

 

La GRH dans son ensemble va devoir réduire ses nécessités de service si le système veut continuer d'attirer et de retenir assez longtemps, de nouveaux professeurs.


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