Le développement de l'addiction aux réseaux sociaux chez les jeunes et les adultes a montré combien tout professeur est exposé dans sa pratique à la violence qu'ils véhiculent. L'affaire Samuel Paty est là pour nous le rappeler, emblème du métier dangereux qu'est devenu celui des professeurs au 21e siècle dans un système qui tarde à prendre conscience des conséquences de l'usage de ces outils de communication virtuelle chez les jeunes.
Au collège comme au lycée, les élèves sont de plus en plus calés informatiquement, et sont très imaginatifs. Le Ministre Jean-Michel BLANQUER a commencé à prendre la mesure du problème en interdisant le smartphone en classe, et il faut aller beaucoup plus loin dans la responsabilisation des jeunes et de leurs familles, pour assurer la sécurité des personnels de l'Education nationale.
Les usurpations d'identité sur les réseaux sociaux de leurs professeurs amusent les élèves, alors que leurs victimes doivent en subir les conséquences. Les professeurs affectés doivent eux-mêmes porter plainte, et sont peu soutenus par leur administration, ce qui les rend doublement victimes.
Alors, "professeur, métier le plus beau du monde ?" Autrefois peut-être, mais sans prise de conscience des dangers du numérique, l'Education nationale risque de perdre la partie et de ne pas arriver à remplacer autant qu'elle le voudrait tous les professeurs partant en retraite dans les 15 ans qui viennent, qui plus est dans une Europe occidentale où tous les pays ont le même problème de manque d'attractivité. A la différence près que la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse, au moins, peuvent proposer aux futurs professeurs des salaires 2 à 3.5 fois plus élevés.
L'erreur stratégique des années 2009-2012 aura été de porter l'entrée dans le métier de professeur, même pour le professorat des écoles, à un Master2, Bac+5, alors que les fonctions les plus intéressantes de l'administration sont toujours accessibles avec une Licence, Bac+3. Les métiers de l'administration offrent des carrières nettement moins statiques que le métier de professeur, et les primes des agents administratifs, même en catégorie C, sont nettement plus importantes que celles des professeurs des écoles, des professeurs certifiés et agrégés.
La France réussira-t-elle un jour à valoriser ses professeurs comme il se doit, avec des augmentations catégorielles plus importantes que ce que les réformes des retraites leur feront perdre ? Une revalorisation qui ne concerne que les jeunes professeurs est contre-productive, car elle réduira l'écart salarial entre les débuts et les fins de carrière, et les professeurs à partir du 7e échelon auront le sentiment de voir leur revenu stagner.
En milieu de carrière après 20 ans d'ancienneté, un professeur des écoles gagne à peine 2.500,00 € nets alors qu'il a obtenu un Master 2. S'il avait obtenu un Master2 dans la Banque, les Assurances, la Finance, son salaire serait au moins du double, avec tous les avantages sociaux (qui n'existent pas dans l'Education nationale).
L'aumône faite aux professeurs
12,50 €/mois de revalorisation, c'est tout ?
Les métiers de l'administration
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