Grâce à la Loi DUSSOPT qui sera votée par les députés d'ici fin 2019, les mobilités entre les 3 fonctions publiques deviendront plus faciles.
Même si pour l'instant il est difficile à un professeur de partir en cours d'année scolaire, nous avons attiré récemment l'attention de la Présidence de la République sur une Education Nationale qui multiplie les nécessités de service pour empêcher la mobilité interministérielle des professeurs qui veulent la quitter.
Notre association pense que la Loi DUSSOPT est une formidable opportunité car en attirant vers l'enseignement de plus en plus de personnels contractuels, elle va déverrouiller les nécessités de services et permettre enfin à ceux qui veulent repartir, de le faire sans être bloqués par leur DRH, leur DASEN ou leur Recteur.
La GRH de proximité initiée depuis le 1er septembre 2018 par le Ministre Jean-Michel BLANQUER devrait en 2019 plaider en faveur de la facilitation des mobilités en cours d'année scolaire. Le contraire conduirait à une immense déception et une perte d'attractivité du métier de professeur, déjà bien sinistré.
Stéphanie, 32 ans - professeur d’économie gestion, cadre de la FPT 3 ans d’ancienneté avant de quitter l’enseignement |
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E
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Motivations |
J’aimais bien l’Ecole, je m’y sentais bien. J’y ai croisé des profs intéressants, charismatiques. Comme ce milieu m’était familier, j’ai eu envie de devenir enseignante. |
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Fonctions
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J’ai obtenu l’agrégation d’Economie-Gestion et j’ai enseigné en lycée pendant 3 ans Je n’avais aucune perspective de carrière en dehors de devenir inspecteur ou chef d’établissement. |
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Compétences développées |
S |
L’économie et la gestion |
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SF |
Gestion d’une dynamique de groupe Organiser son temps La pédagogie Rechercher l’information adéquate |
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SE |
La maîtrise de soi, la confiance en soi La patience avec les autres |
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E
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Déclics |
Dès ma 2e année d’enseignement j’ai ressenti un malaise qui ne pourrait se dissiper. Le milieu des enseignants fonctionne souvent en vase clos. On apprend finalement peu de choses nouvelles, on n’a pas la perspective de pouvoir exercer des fonctions variées. J’ai trouvé qu’il était plus dangereux pour moi de rester que de partir. J’ai eu la chance très vite de me rendre compte qu’il fallait bouger. Comme mon conjoint était salarié, je pouvais essayer pas mal de choses, même en étant moins payée. |
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Freins, peurs |
Je ne pouvais pas envisager de travailler en dehors de l’Ile-de-France, et pas à plus de ¾ d’heure de route de chez moi. Je ne voulais pas devenir chef d’établissement ni inspecteur car ces métiers ne correspondaient pas à ma personnalité. |
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Démarches |
Comme j’avais un CV qui passait bien, je n’ai pas eu besoin de reprendre une formation. J’ai financé moi-même mon bilan de compétences pendant 6 mois, car j’avais des économies. J’ai pris contact avec mon IA-IPR qui a accepté de me rencontrer. Il m’a proposé d’enseigner en BTS, et cela a été ma 3e année d’enseignement. Je suis allée cette année là voir la cellule de reconversion du Rectorat qui proposait des stages pour les jeunes profs en difficulté, ce qui n’était pas mon cas. Ils ont été disponibles et à l’écoute, mais ne m’ont rien proposé. C’est ce qui m’a amenée à contacter votre association d'Aide aux Profs qui venait de se créer en juillet 2006. J’ai aussi beaucoup lu, contacté beaucoup de personnes comme à la Cité des Métiers de la Villette, et j’ai alors envisagé de travailler dans la Territoriale. J’ai consacré 4h/semaine à prospecter pendant 10 mois, puis la 4e année j’avais obtenu une disponibilité pour chercher à plein temps une reconversion.
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A |
Recrutement
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Au bout de 10 mois j’ai été recrutée en détachement sur un emploi de Chargée de mission dans le domaine de l’Education dans la FPT. |
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Fonctions
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Mes missions sont très diversifiées, avec des responsabilités. Je travaille sur 35h à 40h par semaine avec 50 jours de congé (en incluant la Réduction du Temps de Travail - RTT). Mais quand j’étais enseignante, j’avais l’impression de travailler beaucoup plus. Je travaille dans une équipe très sympathique, avec une bonne ambiance, et je ris beaucoup plus qu’avant. J’ai des contacts quotidiens avec mes « N+1 » et « N+2 », donc mes supérieurs hiérarchiques. Mes fonctions sont plus exigeantes qu’avant, mais bien plus passionnantes. Mes perspectives de carrière sont très variées dans la FPT, et je peux devenir chef de service par exemple si je reste là où je suis. Là où je suis il y a un vrai comité d’entreprise, ce qui n’existe pas dans l’Education Nationale.
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Compétences TSF = Transférées DVP= Développées |
TSF |
Maîtrise de logiciels d’économie-gestion. Connaissance du système éducatif. Travailler en équipe. Etre autonome et organisée. |
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DVP |
Etre synthétique, rapide à la décision. Travailler vite et bien, être réactive. Travailler en équipe de différents métiers, en transversalité. |
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Regrets |
NON, pas du tout ! J’ai une bien meilleure qualité de vie personnelle et professionnelle. Je regrette juste ces moments de pédagogie pure et ceux où l’on voit progresser les élèves. J’aimais bien mes collègues, mais l’ambiance de la salle des profs était à la sinistrose. |
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Erreurs à éviter |
Attendre sans agir. Au contraire, il faut savoir mobiliser son réseau professionnel et relationnel, c’est essentiel, pour être à l’affût des postes qui se libèrent, et « rester dans la course ». Arrêtez de ressasser « je suis malheureux, les élèves sont méchants, etc. » Il faut positiver sur sa vie professionnelle, prendre conscience de ses compétences, et se faire aider si l’on n’y arrive pas. Il faut aussi bien réfléchir, quand on est une femme, à ce changement : finis les mercredis et les congés scolaires. L’emploi du temps pour s’occuper de ses enfants est moins évident à gérer.
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